1980 – 2017
Exposition « Voyage pour Cythère »
Le voyage vers Cythère est une plongée dans la création contemporaine et dans l’œuvre de l’artiste peintre Jacques Vimard. À l’initiative de la mairie d’Orléans et produite par Maria Mikhaylova, l’exposition à la Collégiale donne à voir une abstraction lyrique et émotionnelle foudroyante. Dans des champs chromatiques regroupant des rouges lavés de blanc, dans des gammes de rose omniprésent, de bleu ou de noir, la poésie et le rêve se marient à la perfection. Dans une sorte de transe, les toiles s’arrêtent là sur un paysage, ici sur des fleurs ou un objet. Une quête de la beauté, un hymne à la joie et à l’insouciance que l’on ne peut qu’admirer en silence, avec de la musique dans le cœur. Jacques Vimard voit la vie en rose, rend possible l’impossible, réelle l’irréalité. Libre à chacun de le suivre dans cet enchantement des couleurs et de la matière.
Orléans mag n°1441 Sortir, 2017
Jacques Vimard, embarquez pour Cythère !
Ce qui surprend lorsque l’on pénètre dans la collégiale pour découvrir l’exposition de Jacques Vimard c’est cette unité de couleurs de l’ensemble des tableaux qui donne à voir une sorte de fresque colorée se déroulant sur les murs du lieu dans une continuité visuelle, qui pourrait faire penser au street art, si à la mode ces temps-ci. Cette vivacité des couleurs, où le rose domine, baigne notre regard d’une sensation apaisante, et la découverte de chaque tableau prolonge cette sensation où l’abstraction des couleurs est illustrée par quelques formes identifiables et rassurantes. De l’escargot qui nous renvoie à un rapport au temps reposant, à ces quelques fleurs ou ces papillons virevoltants ,et ici une barque, tous ces objets esquissés donnent vie à ces paysages oniriques qui confinent à une abstraction que je ne qualifierai pas de lyrique, tant le calme nous envahit dans la contemplation de ces tableaux. Jacques Vimard a le bonheur pictural de créer un univers de couleurs peuplé de quelques formes, entre la fulgurance des couleurs de Matisse et l’onirisme des objets de Chagall. Le choix du rose est, comme Jacques Vimard nous en donne une explication quasi analytique, un souvenir enfoui de son père repeignant le berceau après la naissance de sa petite sœur, mais aussi la couleur de l’amour joyeux. Quant à la barque, si elle permet d’atteindre Cythère, l’ile qui vit naitre Aphrodite et donc dédiée à l’Amour, elle est aussi, nous dit l’artiste, un peu l’Arche de Noé, Noé qui après le déluge planta une vigne et après avoir bu le vin de sa treille, dansa nu sous sa tente… Comme un lointain écho à l’Embarquement pour Cythère de Watteau, l’œuvre de Jacques Vimard ici présentée, est ainsi une joyeuse invitation aux plaisirs de l’amour apaisé.
Gérard Poitou, Mag’Centre, 2017
Invitation au « Voyage vers Cythère »
Depuis vendredi et jusqu’au 5 mars, Jacques Vimard expose ses peintures à la collégiale, une série composée de 2013 à 2016 comme une quête de l’esthétisme et de la joie. Tout de suite, le rose saute aux yeux. Dix-neuf toiles où cette couleur explose. Une couleur importante pour le peintre, dessinateur et lithographe. « Je l’utilise depuis plus de vingt ans. L’artifice du carmin et du lait. Mais le rose dérange beaucoup de gens en peinture. Contrairement à l’art contemporain qui est souvent brutal et morbide, il est la couleur de la féminité, de l’érotisme, de la douceur, de l’innocence… », explique encore celui qui se définit comme le peintre de l’harmonie.
Naviguer vers la beauté, la peinture
Aux cimaises de la collégiale, ses toiles évoquent d’ailleurs un voyage vers Cythère, cette île méditerranéenne qui a vu naître la déesse de la beauté et de l’amour, Aphrodite. Une invitation « à naviguer vers la beauté, vers la peinture ». Admiratif des peintres du XVIIIè siècle tels Boucher, Chardin et Fragonard, Jacques Vimard fait également référence à Watteau qui, lui aussi, a peint ce symbole des plaisirs amoureux.
Pour figurer ce voyage, Jacques Vimard peint une barque, un escargot ailé, des papillons… « Des éléments intemporels, légers et frivoles. Pour moi, la peinture, c’est ça », souligne encore celui qui a découvert cet art alors qu’il était enfant. « Quand j’allais à l’école, je passais devant une baraque habitée par un type bizarre, où il y avait une forte odeur de térébenthine. C’est d’abord elle qui m’a attirée. Un jour, j’ai franchi le seuil du jardin et ai rencontré ce vieux bonhomme qui m’a initié à la peinture. »
Katia Beaupetit, La République du centre, 2017
Exposition Paysages dans le cadre de Champs libres à l’ORCCA – Champagne-Ardenne 2004
« En bas, alterne trois grands peintres à la palette complètement différente dans un style abstrait : Zao Wou-ki, Eugène Leroy et Jacques Vimard…
J. Vimard remporterait la mise avec ses douze huiles qui témoignent de son sens de la composition en montrant un assemblage de formes qui s’épousent dans une association surprenante de teintes vives entre le vert, le bleu, le noir, et surtout le rose omniprésent.
Cette vision d’un univers si original, déconcertant, animé d’un lyrisme flamboyant et d’une force tranquille provoque un choc esthétique et fait même éprouver au promeneur cette même sensation initiale de silence. (par rapport à Zao Wou-ki, E.Leroy) »
L’Union – Fabrice Littamé 2004
Repaire d’artiste : la grange atelier du peintre à Lessard et le Chêne
La vie en rose de Jacques Vimard
Avec son look d’adolescent élégant, sa grosse et vieille Mercedes coupée verte, Jacques Vimard promène parfois ses 62 ans dans les rues de Lisieux.Mais c’est à Lessard et le Chêne dans une grange atelier qu’il compose ses tableaux dédiés à la vie. Sa manière de le dire : avec du rose dans des formes aériennes et volages.
« C’est une petite marginalité. Être un peu en dehors du temps », concède l’artiste peintre, Jacques Vimard, sur son look, il vit retiré depuis quatre ans sur les hauteurs de Lessard et le Chêne dans un ancien prieuré acheté avec son épouse Nicole, « complice et mécène », en 1979 alors qu’ils habitaient encore Paris. Jacques Vimard est artiste indépendant au vrai sens du terme depuis 40 ans….
Ayant travaillé un peu dans l’hôtellerie, c’est la peinture qui va finalement le saisir depuis que sa grand-mère lui a offert une boite complète quand il avait douze ans : « J’ai découvert alors l’odeur envoûtante de l’essence de térébenthine. » Mais à dix-neuf ans « la rupture » du monde de l’enfance avec la guerre d’Algérie, confirme son choix : « La peinture n’était plus une sorte de coquetterie, de dandysme charmant, c’était une quête. Pour moi la création artistique est un défi à la mort. C’est essentiellement la vie. » Il ne suit pas les mouvements de mode artistiques qu’il juge trop souvent mortifères. « J’ai refusé d’exprimer le drame, la douleur dans ma peinture pour aller vers une espèce de joie qui n’a rien de religieux mais qui peut être religieux quand elle fait le lien entre le sacré et le terrestre. C’est une quête de la joie et de la beauté. L’important est de rendre les gens heureux. »
Éric Aupoix Ouest France
Le rose de l’innocence
Cette philosophie, forgée au cours du temps, est devenue quotidienne. Il l’applique aussi bien pour ses quatres potagers, ses rosiers, ses ruches, son poulailler. Pourtant face à un beau paysage augeron, le peintre ne se laisse pas influencer pour autant. Il ferme les stores de sa grange atelier : « Pour travailler je ne dois pas être dissipé par l’extérieur. Dans mon atelier, je travaille tous les jours et plutôt le soir au calme. J’allume un cigare et j’écoute de la musique. Je fais le vide. Avec la toile, c’est presque la peinture qui vient vers moi, qui se déclenche avec ue tache par exemple. Ensuite je vais me perdre dans la peinture, m’enliser… »
Sa création repose sur un principe a priori simple : « celui de réinventer la nature : rendre vraisemblable l’invraisemblable, créer de l’artifice. » Pour cela il a sa recette : « Pour moi c’est la couleur rose qui s’impose dans cette démarche. Du rose comme du carmin et du lait. La couleur rappelle l’enfance, l’état d’insouciance. C’est le défi du peintre. Un côté provocateur car le rose n’est pas artistiquement correct. »
Le visiteur est donc invité à suivre les mouvements colorés des toiles qui ont parfois quelques signes des reconnaissances comme une plume de paon, une tasse à café ou un nid. Des symboles ? « Il faut que le visiteur se perde aussi dans la peinture car on est dans l’irréalité. »
Il délivrera une seule clé : « Se laisser porter par l’émotion. » Jacques Vimard prépare une grande exposition pour le mois de mai 2005 à Lisieux dans plusieurs sites comme la médiathèque, le Tanit Théâtre et le lycée Cornu. Le fil conducteur sera « La légende du rose » selon les œuvres du poète Bernard Noël.
Il exposera également ses tableaux en septembre à Hérouville-Saint-Clair au Centre national d’Art Contemporain.
Éric Aupoix Ouest France
La Peinture Parfumée de Jacques Vimard
Jacques Vimard (Paris 1942) s’apparente directement à la tradition raffinée de l’abstraction lyrique française, ce chant du cygne de Paris comme capitale de l’avant-garde artistique mondiale au cours des années 40 et 50. Vimard, cependant, n’appartiens pas de par son âge à cette génération, ce qui prouve que sa tentative correspond à une sensibilité souterraine reliant les sensibilités. Lorsque à une époque comme la nôtre, où la peinture chemine par des voies plus crues et désincarnées, à savoir à travers des formules expressionnistes ou des stratégies analytiques allusives, quelqu’un se lance dans une direction d’intempestive abstraction émotionnelle, celui-là prend un grand risque et doit savoir prendre appui sur le vide.
Vimard le fait, avec une technique raffinée et une conception exquise de la couleur, qu’il interprète comme atmosphère évanescente et d’une suprême délicatesse. Ses tableaux dégagent d’odorante sémanations de paysages quintessenciés, dans de subtiles gammes chromatiques, comme autant de parfums naturalistes distillés. C’est un peintre aux qualités recherchées, subjectif, et élégant. Ses tableaux séduisent sans effort, car ils créent une atmosphère de lyrisme enveloppant, sources de sensations apaisantes. Ils sont le lien d’une synthèse épurée, d’une infinité de couleurs diluées jusqu’à créer une tonalité dominante – dans les verts ou les roses-qui imprègne l’ensemble. Une observation attentive permet ensuite d’apprécier une infinité de nuances contenues dans cette expansion musicale impressionniste.
Dans ses dessins Vimard maintient la même précision technique et la même ravissante effusion, encore qu’y pointe peut-être une force plus pure et mystérieuse, rappelant parfois Twonbly. »
El Pais – Francisco Calvo Serraller
Jacques Vimard et son rythme
« …Comme des aurores boréales, …l’aube coloriste d’un firmament sans étoiles… aux sensations infinies note Agustin Gomez Arcos, au bout des couleurs profondes, de tourbillons illuminés…dans lesquels le tableau paraît s’enfoncer en dépit de sa légèreté quasi aérienne. Ou bien il donne forme, comme l’indique B.Noël aux élans d’une fête mentale. La peinture de J.Vimard entre par les yeux et vous pénètre jusqu’à l’os. Elle est sensation, atmosphère, rumeur, et silence ; mais le silence s’écoute. Abstraction qui mène à l’enchantement. C’est pourquoi ses tableaux, ses cartons témoignent d’une activité sincère, d’autant plus éloquente que nous serons disposés à l’écouter. Son avant-gardisme garde le contact avec la société, qui le comprend pour ne pas renoncer aux valeurs fondamentales que sont la couleur, la matière et les rythmes ; la couleur comme explosion vivifiante, la matière qui est profondeur et intuition ; le rythme ressenti comme une poésie touchant aux fibres du sentiment, pardessus les modalités et les modes. »
Diario 16 – José Perez Azor
« …Il est normal d’évoquer la couleur, originellement contemplée et sublimée, faite et refaite lumineusement dans les limites du tableau, dans cette aube ou ce crépuscule de la couleur. Est la matière, son soutien ; matière densité, qui n’est pas seulement soutien, mais profondeur et transparence. Matière que l’oeil appréhende, qui se fait et se défait elle aussi, comme la couleur, apportant une certaine mobilité dans l’espace de ces situations peintes. »
ABC – Mario Artolin
L’expressionniste lyrico-abstrait de Jacques Vimard
« Peintre donc d’une grande délicatesse …rien de figuratif ne serait possible. Ses paysages intérieurs, rendus de main de maître, dans la plus pure orthodoxie abstraite. Jamais on ne fit plus avec moins d’éléments pourrait on paraphraser…Et cette sensation de mystère (première chose à interpeller le spectateur) est seulement la surface de quelque chose de plus profond qui palpite « au dedans » » et au-delà de la toile. »
Jacques Vimard échappe au défi de l’image concrète, qui à la fois évite le risque de sa totale et absolue négation et nous propose un délicat langage pictural, rempli de suggestions, traduction lyrique de sa réalité. Sa peinture, toute jouissance et spontanéité, se fait chant…où la couleur déploie ses infinies possibilités d’expressions. »
La Généalogie de la Peinture
« Généalogie d’un évènement artistique : la peinture de Jacques Vimard provient de la peinture, et ce qu’il instaure sur une surface plane n’est pas autre chose que la peinture. »
El Pais – Miguel Logrono 1995